Introduction
Les hernies discales cervicales sont des pathologies fréquentes de la colonne vertébrale cervicale, se situant dans la région du cou. Le disque (en gris sur la photo) est un coussin amortisseur qui se situe entre chaque vertèbre. Lorsque un fragment de disque fait saillie en arrière, cela peut comprimer les nerfs cervicaux,qui sortent à chaque étage, de chaque côté (les racines cervicales, en jaune sur la photo).
La compression de ces racines peut provoquer des douleurs irradiant dans le bras, connues sous le nom de névralgie cervico-brachiale (NCB), ainsi que des troubles de la sensibilité et de la motricité dans le bras.
Ces douleurs peuvent également être secondaires à l’arthrose cervicale (cervicarthrose), due au vieillissement des articulations. Celle-ci entraine une déformation osseuse et ligamentaire, qui peut rétrécir les orifices de sortie des racines. Lorsque la déformation osseuse et ligamentaire liée à l’arthrose rétrécit le canal central des vertèbres, la moelle épinière peut alors être comprimée. C’est la myélopathie cervico-arthrosique qui se traduit par des troubles sensitifs et moteurs au niveau des bras et des jambes. Souvent progressifs, ces troubles peuvent s’aggraver de façon brutale suite à un traumatisme.
Symptômes
Les symptômes des pathologies cervicales peuvent varier en fonction de la gravité et de la localisation de la condition :
- Douleur cervicale : Douleur persistante au niveau du cou, souvent aggravée par certains mouvements.
- Névralgie cervico-brachiale (NCB) : Douleur irradiant dans le bras, pouvant atteindre les doigts.
- Paresthésies : Sensations de picotements ou d’engourdissements dans le bras ou la main.
- Dysesthésies : Sensations anormales lors du toucher..
- Faiblesse musculaire / parésie : Perte de force dans le bras ou la main, pouvant aller jusqu’à une paralysie partielle (parésie) ou totale (paralysie) d’un groupe de muscle.
Diagnostic et Évaluation
Le diagnostic commence par une évaluation clinique approfondie suivie d’examens d’imagerie comme l’IRM ou le scanner.
Ces examens permettent de visualiser la compression des nerfs et de la moelle épinière cervicale causée par une hernie discale ou par la cervicarthrose.
Un électromyogramme peut également être demandé pour s’assurer de l’origine vertébrale des douleurs.
Options de Traitement
Le traitement des pathologies cervicales varie selon la gravité des symptômes et la réponse aux traitements conservateurs. Les options incluent :
- Traitements conservateurs : Repos, anti-inflammatoires, décontracturants, antalgiques (parfois morphine), et éventuellement un collier cervical. Dans certains cas récalcitrants, une infiltration de corticoïdes peut être envisagée.
- Chirurgie : Si les traitements conservateurs échouent après 4 à 8 semaines, une intervention chirurgicale peut être envisagée. L’opération se déroule sous anesthésie générale.
Expertises et Actes Associés
Le Dr Aurore Sellier Tannyeres propose plusieurs expertises et actes pour traiter les pathologies cervicales, notamment :
- Arthrodèse cervicale antérieure : Le disque malade est retiré, ainsi que la hernie discale cervicale (cervico-discarthrose), afin de décomprimer la racine nerveuse touchée. Le chirurgien opère en passant par l’avant du cou. Une cage est mise en place, avec un substitut osseux. Elle est souvent fixée à la vertèbre par des vis. L’objectif est de fusionner la vertèbre du dessus et celle du dessous.
- Corporectomie cervicale : Si la compression est importante, le chirurgien peut être amener à réaliser une cheminée sur toute la hauteur de la vertèbre, en plus des disques au-dessus et en-dessous, toujours en passant par devant. Un implant est ensuite mis en place.
- Laminectomie cervicale : Si la compression est importante, le chirurgien peut choisir de venir retirer toute la partie postérieure de la vertèbre, en passant par l’arrière de la nuque, à la place ou en complément de la libération par devant. Il peut également consolider le tout par des tiges vissées.
- Chirurgie endoscopique : Certaines chirurgies cervicales peuvent se faire sous endoscopie pour limiter le traumatisme musculaire et accélérer la récupération post-opératoire.
Risques et Complications
Comme toute intervention chirurgicale, il existe des risques :
- Complications neurologiques : Des troubles sensitifs ou moteurs dans les bras ou les jambes peuvent survenir, bien que rares.
- Hématomes : Un hématome postopératoire peut dans des cas exceptionnels entraîner une gêne respiratoire ou à la déglutition et nécessitera une évacuation.
- Infections : Risques d’infections superficielles ou profondes, bien que rares.
Récupération et Suivi
Après l’intervention, le premier lever peut se faire dès le lendemain avec une hospitalisation d’environ 24 heures.
Les douleurs dans le bras diminuent souvent rapidement après l’opération, mais les résultats sur les douleurs cervicales (dans le cou) peuvent varier.
Une rééducation est prescrite 3 semaines après la chirurgie, et la reprise du travail dépendra de la nature du poste et du rétablissement.